HISTORIQUE DES MOYENS DE SECOURS


Depuis que les hommes se sont réunis en cités, l’incendie est une véritable calamité, tant dans l’Antiquité que de nos jours. Il faudra attendre le XX° siècle, avec le développement des connaissances sur l’incendie, pour que la prévention contre le risque incendie intègre les dimensions que nous lui connaissons aujourd’hui.

Auparavant, les hommes se sont surtout concentrés sur les moyens de lutte contre le feu, avec, par moment dans l’histoire, l’institution de corps de pompiers.


En Egypte comme à Babylone, les cités sont construites de telle sorte que des groupes de quartiers soient séparés par de grandes et larges avenues, qui évitent la propagation des flammes sur toute la cité.

Egypte pharaonique : premières pompes à eau manuelles utilisées contre l’incendie (sorte de grosse seringue montée sur roue tractable). Ce procédé est néanmoins limité et un incendie reste souvent destructeur.

Au 3ème siècle av JC, le Grec Ctésibios, après un voyage en Egypte, développe en Grèce les premières pompes aspirantes et foulantes.


LES VIGILES URBANI

C’est sous l’empire romain que la lutte contre l’incendie prend tout son sens : les incendies sont extrêmement ravageurs, le plus célèbre étant l’incendie de Rome en 64 ap.JC qui détruisit les ⅔ de la ville.

La première véritable brigade de pompier est créée à Rome : les Vigiles urbani. On y retrouve l’organisation militaire romaine.
- Ce corps est sous les ordres d’un préfet, le Praefectus vigilum urbi, choisit dans le rang équestre, qui sera assisté à partir d’un sous-préfet spécialisé dans la lutte contre l’incendie.
- Les Vigiles urbani sont répartis en 7 cohortes de 560 hommes chacune, placées sous les ordres d’un tribun. Chaque cohorte est divisée en centurie de 70 à 80 hommes, placées sous les ordres de centurions. En 205, le nombre des cohortes est doublé pour faire face à l’expansion de la capitale romaine, divisée en une quarantaine de regiones.
- Chaque regiones avait sa caserne (excubitorium). Chaque excubitorium avait son réseau de tunnels souterrains, permettant aux vigiles urbani d’intervenir rapidement en évitant les encombrements des rues, mais aussi d’y trouver les canalisations amenant l’eau en tous points de la ville par le biais de fontaines (591 fontaines au 1er siècle, 1352 au IV° siècle).
- La lutte contre le feu est menée avec des seaux d’eau, pompes et haches, avec de grandes plaques de teck (bois dur) qu’on posait sur les flammes pour étouffer le feu, avec des pompes (sorte de seringue) et des catapultes qui permettaient de détruire les maisons environnantes pour éviter la propagation de l’incendie.
- Chaque maison devait contenir un équipement pour la lutte contre l’incendie (seaux, plaques de teck, matelas…)
- En intervention, les vigiles urbani se spécialisaient dans des tâches bien distinctes mais complémentaires :
- Le siphonarius faisait fonctionner les pompes.
- Les emitularii disposaient des matelas pour recevoir les habitants qui sautaient des immeubles.
- Les falciarii porteurs de faux.
- Les uncinarii porteurs de grappins étaient chargés de détruire les bâtiments
- Les centonarii utilisaient des draps enduits de vinaigre qu'ils plaquaient contre les parois en feu pour étouffer les flammes.
Les pompiers, appelés milites, servaient d'aides à divers postes. Il faut aussi ajouter le chapelain, le victimarius, qui entretenait le culte de l'empereur et des dieux protecteurs de la caserne.

Jusqu'au début du moyen-âge la sécurité incendie était assurée par des rondes de nuit et des mesures de précaution vis à vis du feu (n'oublions pas que les constructions étaient faites à base de bois). Suite à la désorganisation totale des institutions gallo-romaines, les techniques régressent. L'emploi des pompes est oublié.


Les incendies demeurent destructeurs tout au long de l’histoire du Moyen-Age et de la Renaissance, comme par exemple le grand incendie de Londres qui, partit d’une boulangerie, détruisit une surface de 5km² alentours, faisant plus de 10.000 sans abris.

Des corps de gardien de veilleurs de nuits apparaissent et disparaissent, d'abord composés de moines et de religieux, puis par des hommes désignés par les artisans et enfin par les maîtres charpentiers (XVI° siècle).


En 1657, Hautsch de Nuremberg met au point des pompes activées par des pistons et des soupapes à la place des manivelles.

En 1648, mise en place à New York d’un système de « surveillants » des incendies : les surveillants ont pour mission de patrouiller à travers la ville en inspectant les cheminées des bâtiments. Les tours de garde sont réalisés par huit personnes, qui réveillent les habitants pour combattre l'incendie, si nécessaire avec de simples seaux d'eau.

En 1672, Jan Van der Heinde, complète la machine de H. de Nuremberg en mettant au point les premiers tuyaux d’incendie, en cuir souple, assemblés tous les 15m par des raccords en laiton.



En 1725, Richard Newsham développe la première pompe à incendie : amenée comme un chariot jusqu'au lieu de l'incendie, cette pompe manuelle est servie par des équipes de plusieurs hommes. Cette pompe peut délivrer jusqu'à 12 litres d'eau par seconde et ce jusqu'à une hauteur de 40 mètres.



En 1736, Benjamin Franklin crée la Union Fire Company à Philadelphie, première compagnie de volontaires en Amérique. Il n'y aura pas de pompiers salariés à plein temps en Amérique avant les années 1850.

En 1810, après l’incendie de l’ambassade d’Autriche à Paris, ou la sœur de Napoléon 1er meurt dans les flammes, l’Empereur décide de la création d’un corps militaire de pompiers, qui sera institué par le décret du 18 septembre 1811, sous le nom de sapeurs-pompiers (en Angleterre, l’organisation du corps des sapeurs-pompiers sera créé en 1865).

En 1870, pour lutter efficacement contre les incendies qui suivent les bombardements lors du siège de Paris, Thirion met au point la première pompe à vapeur.

En 1900, La 1er auto-pompe est mise en service à Paris et à Nancy.



En 1932, Création du 18 pour l'appel aux services de secours.



Vous souhaitez aller plus loin ? Un très bon historique des moyens de secours est disponible à cette adresse :
http://www.csp-cavaillon.com/divers_histoire.php