PARTIE 4 - RÔLES ET MISSIONS DES AGENTS DE SECURITE INCENDIE
Séquence 4 - RONDES DE SECURITE ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX

1 - RONDES DE SECURITE

2 - MOYENS DE COMMUNICATION

3 - PERMIS-FEU

SOMMAIRE







Les rondes ont pour but de prévenir et de détecter les risques d’incendies y compris dans les locaux inoccupés.

Selon le site, les consignes de rondes et les éléments à contrôler varient sensiblement.



L’agent doit avoir une parfaite connaissance de son site (locaux à risque, emplacement des arrêts d’urgence, emplacement des organes de coupure des fluides, etc.) afin de réagir avec efficacité en fonction du problème rencontré : début d’incendie, inondation, fuite de gaz, déclenchement intempestif de l’extinction automatique à eau, assistance à personne, etc.

Les rondes de sécurité doivent être effectuées avant, pendant et après la présence du public :

Avant : pour vérifier la possibilité d’accès aux issues de secours, l’état des moyens de secours (SSI fonctionnel, équipe de sécurité complète, moyens d’extinction à disposition, etc.).
Pendant : pour vérifier le respect des consignes d’incendie, d’hygiène et de sécurité du travail.
Après : pour prévenir tous risques de développement d’incendie en dehors de la présence de personnel.


La fréquence et l’itinéraire des rondes est fixé par le responsable du service de sécurité, il doit tenir compte :

→ Des vérifications journalières (manomètres, moyens d’extinction, dégagements, etc.).
→ De la surveillance des locaux à risques (chaufferies, locaux électriques, locaux de stockage, locaux vide ordure ou benne à ordures, silo à farine, poste de distribution de carburant, etc.).
→ Du contrôle du respect des consignes par le public et par le personnel (signaler toute anomalie, interrompre tout acte contraire à la sécurité du travail).


Dès la première ronde avant l’ouverture au public, l’agent doit s’assurer de la vacuité des issues de secours et des dégagements ainsi que de la fonctionnalité des moyens de secours.

Après le départ du public, une dernière ronde aura pour but de vérifier que les locaux sont vides et que le personnel a quitté les lieux avant les opérations de fermeture.



L’agent du service de sécurité incendie doit partir en ronde avec le matériel nécessaire :

→ Emetteur récepteur
→ Gant de protection contre l’incendie
→ Clé tricoises
→ Lampe, carnet, stylo
→ Gants de protection pour le secourisme
→ Outil individuel (pinces, couteau suisse, etc.)
→ Pointeau (si existant sur le site)


L’agent doit tenir à jour les divers registres qui attestent de ses contrôles : poste sprinkler, fonctionnement des BAES, efficience de la « drop zone », etc.


Une liaison régulière avec le PCS doit être entretenue, au même titre que tout incident ou constatation doivent être transmis.


CONTRÔLE ET MAIN COURANTE

Le contrôle de la bonne exécution des rondes est du ressort du chef d’équipe. Certains sites sont équipés de système de contrôle électronique :

→ Logiciel informatique capable de retracer les horaires de passage à des points de contrôle obligatoire.
→ L’agent de sécurité incendie est muni d’un pointeau qu’il passe devant des témoins fixes répartis sur son itinéraire de ronde pour ensuite entrer ces indications dans un système informatique.

Dans tous les cas, chaque départ et retour de ronde doivent être reportés sur la main courante ainsi que tous les incidents survenus. Ce document pourra être présenté à la demande de l’autorité compétente.

Des "pointeaux" de ronde







Les agents du service de sécurité incendie doivent connaître le fonctionnement des moyens de transmission, les fréquences utilisées et la procédure pour communiquer à la radio.



► Le langage doit être clair, précis et les comptes rendus immédiats en cours d’intervention doivent être efficace :

« Je suis - localisation - »
« Je vois - description brève et précise de l’incident - »
« Je fais - mesure d’urgence effectuée - »
« Je demande - alerte des secours, renfort de personnel, etc. - »


Dès le départ en ronde, il est nécessaire d’effectuer un contrôle radio pour vérifier le bon fonctionnement du matériel :

« PC pour X, contrôle radio, parlez ».


► En cas de levée de doute incendie, le silence radio est exigé pour libérer le réseau et permettre la transmission des comptes rendus.


► Les transmissions radio sont limitées à des nécessités professionnelles et ne doivent pas faire l’objet de communications privées.



La transmission d’un compte rendu en cours d’action est un réflexe avant d’agir pour assurer sa propre sécurité.

Une situation simple peut rapidement dégénérer et un agent pourrait se retrouver en difficulté sans que le PC ne puisse être informé de la nécessité d’envoyer des renforts.




TERMES DE PROCEDURE




ALPHABET RADIO







En entreprise, un permis feu est un document de sécurité qui doit être établi préalablement à toute opération de maintenance ponctuelle qualifiée de « travail par point chaud ».



Sont considérés comme travaux par points chauds :

- Le soudage à l'arc électrique, qui génère la température la plus élevée (plus de 4 000 °C) et les projections d'étincelles les plus violentes ;
- Le soudage au chalumeau à gaz (oxyacétylénique ou aérogaz) ;
- L'oxycoupage (coupage de métaux au jet d'oxygène) ;
- Le dégivrage au chalumeau, générant des transports de chaleur incontrôlables par les pièces métalliques traitées ;
- Le soudage au chalumeau à gaz de bandes de bitume, particulièrement utilisé dans les travaux d’étanchéité de toitures ;
- Les coupages et meulages à l’aide d’outils tels que tronçonneuse, meuleuse d’angle ou ponceuse, et tous les travaux susceptibles, par apport de flamme, de chaleur ou d’étincelles, de communiquer le feu aux locaux.

ATTENTION : les travaux dangereux ou gênant l’évacuation sont interdit lors de la présence du public.


INFO +

Les postes de travail spécialement aménagés pour les opérations par point chaud, par exemple une zone de soudage dans un atelier de maintenance, sont exempts de permis feu.




FONCTIONNEMENT

Le permis feu se présente sous la forme d'une liste de tâches à contrôler ou à accomplir, avant et après l'opération, afin de prévenir les risques d'incendies et d'explosions. Il doit préciser impérativement la nature des protections à réaliser avant, pendant et après le travail.

Quelques règles de sécurité élémentaires doivent être respectées avant l'intervention du personnel de maintenance : retrait des éléments inflammables de la zone de propagation de la chaleur, vérification de la disponibilité des extincteurs, fermeture des alimentations de gaz et éventuellement, vérification de l'absence de dégagement naturel de substance inflammable à proximité du point chaud, entre autres.

Le personnel de maintenance doit, en outre, revenir deux heures après l'intervention afin de s'assurer qu'un feu n'est pas en train de couver.


INFO +

COMBIEN DE TEMPS LE PERMIS FEU EST-IL VALABLE ?

Sa validité demeure tant qu’aucun de ses éléments (lieu, nature des travaux, intervenants…) n’a changé. C’est rarement le cas au-delà de quelques jours. La durée prévisible des travaux est de toute façon une mention obligatoire lors de son établissement.



MODE D'EMPLOI

Le Permis Feu se présente sous la forme d’un imprimé spécial comportant trois exemplaires, l’un destiné le plus souvent au donneur d’ordre, le deuxième au dirigeant de l’entreprise chargée des travaux, le troisième à l’agent veillant à la sécurité de l’opération.


PREVENTION DES RISQUES

Un rôle positif : statistiques

Le permis feu s'inscrit dans un management global de la gestion des risques industriels, qui visent à faire diminuer le nombre d'incendies/explosions, et plus globalement, à améliorer la sécurité sur chantier. Ce type d'outil de prévention des risques permet de faire diminuer le nombre d'accidents du travail, comme le montre la diminution globale du nombre d'accidents de travail, entre 1990 et 2008.
Le permis feu consiste donc en une liste de points à vérifier. Les dispositions préventives à adopter sont :

Avant les travaux

- Vérifier que les appareils sont en parfait état (tension convenable pour l’appareillage électrique).
- Éloigner, protéger ou couvrir de bâches ignifugées tous les matériaux ou installations combustibles ou inflammables et, en particulier, ceux qui sont placés derrière les cloisons proches du lieu de travail. Éventuellement, arroser le sol et les bâches de couvertures.
- Si le travail doit être effectué sur un volume creux, s’assurer que son dégazage est effectif.
- Aveugler les ouvertures, interstices, fissures, etc. (sable, bâches, plaques métalliques, etc.).
- Dégager largement de tout matériel combustible ou inflammable le parcours des conduites et tuyauteries traitées.
- Disposer à portée immédiate les moyens d’alarme et de lutte contre le feu. Ceux-ci devront comporter au moins un extincteur de CO2 de 2 kg et un extincteur à eau pulvérisée de 9 litres.
- Désigner un auxiliaire instruit des mesures de sécurité.
- Rédiger et faire signer le document permis de feu.


Pendant les travaux

- Surveiller les projections incandescentes et leurs points de chutes.
- Ne déposer les objets chauffés que sur des supports ne craignant pas la chaleur et ne risquant pas de la propager.


Après les travaux

- Inspecter le lieu de travail, les locaux adjacents et les environs pouvant être concernés par les projections d’étincelles ou les transferts de chaleur.
- Maintenir une surveillance rigoureuse pendant deux heures au moins après la cessation du travail.



EXEMPLE DE PERMIS FEU A TELECHARGER (PDF)